Nous avons eu le plaisir de faire connaissance il y a quelques mois de Jean-Louis Déga, biographe et arrière-petit neveu de Bernard-François Balssa ! Résidant non loin de Toulouse, il nous a accompagné à Montirat, pour échanger avec le petit groupe de travail sur le projet de festival Balzac.

Ce fut pour nous l’occasion d’échanger pendant le déplacement Toulouse-Montirat sur le long travail de collecte de données, d’étude d’archives, de recomposition minutieuse d’un puzzle biographique, le tout magistralement rassemblées dans un volume bien construit en 55 chapitres et 660 pages. Ce livre à la fois érudit mais accessible, dégage un portrait saisissant de Bernard-François Balssa, tout en faisant le lien entre la génération des Balssa et Honoré de Balzac.

Un des éléments frappants de cette biographie est la densité du personnage principal : le père de Balzac. Son itinéraire est impressionnant !

On apprend que Bernard François Balssa est issu d’une famille de paysans du Ségala… dont il est l’ainé des onze enfants ! En 1766, une jeune fille avec laquelle il a convolé et qui se trouve engrossé, l’assigne en justice car il refuse de l’épouser. Incarcéré à Lagarde-Viaur, il ne doit la liberté qu’au paiement d’une caution par son père qui, pour cela, doit vendre une terre. Ce scandale décide le jeune Balssa à se rendre à Albi où il devient clerc de notaire puis clerc de procureur, puis à Toulouse, puis à Paris, où il est secrétaire auprès de Bertrand de Molleville, conseiller au Parlement !

En 1795, il s’installe à Tours comme directeur des vivres et des subsistances, se mue en notable, fonde une famille (le jeune Honoré naît en 1779). Adjoint au maire en 1803, administrateur de l’hôpital, il devient franc-maçon (loge de la Parfaite Union) et œuvre dès lors pour l’amour de l’Humanité…

Nous n’irons pas plus loin dans l’évocation du personnage – nous y reviendrons – mais nous n’omettrons pas qu’il se constitua une impressionnante bibliothèque – achalandé de toutes les curiosités scientifiques et « spiritualistes » de son temps – dont on ne peut douter qu’elle fit le bonheur du jeune Honoré !